Japanese business globalization

« Globalisation » est un mot qui devint soudain
à la mode au Japon dans les années 90. Vingt ans plus tard, est-il une
réalité ? Les grands groupes japonais ont maintenant une longue expérience
des marchés étrangers. Des groupes occidentaux ont mené au Japon des fusions et
acquisitions de grande ampleur, comme Walmart / Seiyu. Enfin, depuis la crise
finanière internationale, les banques japonaises ont plus que jamais une forte
présence sur les marchés financiers. Les entreprises et le capital
s’internationalisent, mais qu’en est-il des ressources humaines et des modes de
management ?

C’est la question que pose George Olcott dans son livre Conflict and
Change, Foreign Ownership and the Japanese Firm
(2009).
Grâce à
une comparaison entre entreprises purement japonaises et entreprises à capitaux
étrangers, George Olcott fait une revue très intéressante des changements que
connaît actuellement le Japon. Certains changements sont indéniables : les
employés gèrent mieux leur carrière et sont moins dépendants de la toute
puissante DRH, mais l’emploi est plus précaire, avec moins de contrats à vie et
plus de plans de licenciement. Conflict and Change présente aussi
l’image d’un Japon qui ne change pas : les actionnaires sont loin d’être
aussi influents qu’en Occident, le management de la performance selon les
méthodes occidentales n’est pas bien accepté, la promotion à l’ancienneté est encore
dominante. En conclusion, le Japon donne à nouveau tord à ceux qui disent qu’il
change. Il change, mais toujours plus lentement qu’on ne l’aurait pensé.

Les méthodes de management traditionnelles japonaises
sont souvent présentes dans les filiales européennes des groupes
japonais : on reconnaît les processus de décision de type nemawashi, le
style de communication indirect, etc. Certains dirigeants japonais utilisent en
Europe les méthodes qu’ils ont apprises et développées au Japon, ce qui est

compréhensible. L’important est de créer une curiosité et un dialogue entre les

managers expatriés japonais et leurs équipes locales. Lorsque j’anime des ateliers

au sein de filiales européennes de groupes japonais, nous réfléchissons sur le
sens donné aux mots tels que « leadership », « performance »,
« motivation ». La diversité des opinions est remarquable. Chaque
culture nationale et chaque organisation, a bien-sûr sa propre approche du
management.

La « globalisation » des modes de management
nécessite un changement profond des mentalités. Ce changement est difficile à
opérer et il n’est pas toujours souhaitable. Comme George Olcott le montre, les
groupes occidentaux doivent encore faire un grand effort d’adaptation pour
réussir sur le marché japonais. En Europe, il est aussi de la responsabilité de
chacun d’encourager une approche manageuriale qui respecte les attentes du
siège social japonais et réponde aux besoins des équipes locales.

 

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